samedi 13 septembre 2014

Désencombrer sa maison et son esprit


Photo: Sebastien Wiertz sur Flickr


Cela fait longtemps que je veux écrire sur le désencombrement. Me délester fait partie de mes aspirations quotidiennes depuis que j'ai vidé ma chambre d'ado avec zèle et jubilation, il y a une quinzaine d'années.

"Travel light, live light, be the light"


S'alléger de tout ce qui ne nous correspond pas (ou plus) et s'affranchir de ses possessions procure un sentiment de liberté tangible: en possédant moins, on libère de l'espace chez soi, dans son emploi du temps (moins de choses à ranger / entretenir) et dans sa tête (moins d'attachement). Il va sans dire que l'on économise aussi de l'argent car chaque objet en appelle de nouveaux (pour entretenir, compléter, mettre à jour, ranger, etc.). Moins d'objets c'est aussi bon pour la respiration car c'est de la poussière en moins, les parents d'enfants allergiques (dont je fais partie) le savent bien.

Archives, livres que l'on a pas aimés ou que l'on ne lira jamais, journaux intimes, photos ratées, vêtements superflus, bibelots, cadeaux inutiles, équipements (sportifs, artistiques, culinaires...) inutilisés, médicaments périmés, jouets redondants... 

Trier implique jeter, donner, vendre ou garder ce qui a dans notre vie une juste place et une juste utilité.

Je suis loin d'être minimaliste mais chaque acte de désencombrement (voir plus bas) me rapproche de ce qui sera peut-être un jour mon mode de vie (en attendant je préfère ne pas viser cet objectif sinon, je risque de renoncer devant l'énormité de la tâche qui m'attend).

J'aime donc à me rappeler que je n'ai pas vidé ma chambre d'ado en une fois (pour reprendre cet exemple). Après quelques jours d'action-commando, j'ai profité de chaque visite pour épurer cet espace et le restituer à mes parents. A petit pas d'ours... Cette habitude m'est d'ailleurs restée et, de passage chez eux, je trouve toujours un objet leur appartenant, inutilisé ou inutilisable que je leur propose d'évacuer. (Maman, si tu me lis, tu as 2 cuillères à glace dans le tiroir de gauche de la cuisine...) 

Mon parcours contre l'accumulation


La deuxième étape de ma prise de conscience fût la lecture de Dominique Loreau. Cette auteure a vulgarisé le minimalisme nippon en francophonie par de nombreux ouvrages pratiques tels que L'art de l'essentiel : Jeter l'inutile et le superflu pour faire de l'espace en soiL'art de la simplicitéou encore L'art des listes

Elle propose de se séparer des vêtements que l'on a pas porté depuis un an (i.e. dont on s'est passé à la même saison l'année d'avant). J'ai tout de suite appliqué cette idée en instaurant un troc tacite avec mes amies et en remplissant régulièrement les bornes d'Oxfam Solidarité et des Petits Riens (vu l'augmentation des prix chez les Petits Riens, je préfère Oxfam)

Dominique Loreau incite aussi à investir dans un unique vase pratique plutôt que plusieurs beaux. Vous pouvez remplacez le mot vase par n'importe quel autre objet (puis vous séparer de vos vases en prenant conscience de l'exploitation humaine, environnementale et souvent infantile qui se cache derrière le commerce des fleurs coupées...).

"Plus de liens, moins de biens"


Puis, j'ai découvert le réseau Freecycle qui permet de donner et faire plaisir (car l'on rencontre les gens à qui on offre). J'en suis devenue modératrice en 2011 et aujourd'hui, il y a près de 4000 membres à Bruxelles.

Et enfin, Zen Habits, un blog dédié à la pleine conscience et au minimalisme, et Fly Lady, m'ont encouragée au decluterring quotidien. Ces 2 sites proposent des méthodes simples et gratuites pour contenir le chaos et même l'éradiquer.

Pour le plaisir de le citer à nouveau, le magazine Peps relance à chaque numéro mes ardeurs grâce à la chronique de Sandrine Monrocher-Zaffarano et ses chouettes pistes d'action (souvent tirées de Fly Lady).

Bref, voici ce que je mets en pratique :

Chaque jour :
  • Nous avons toujours 2 sacs "à donner" à disposition: un destiné à l'entourage et l'autre pour une association ou pour Freecycle.
  • Dès que je range,  j'évalue la nécessité de garder ce que je tiens en main. En particulier les jouets qui n'intéressent pas (mais attention c'est parfois juste une question d'âge ou de période d'intérêt) ou le linge.
Chaque semaine au moins :
  • Choisir un petit endroit à désencombrer (comme l'étagère de la salle de bain, le dessus du bureau), tout vider et ne replacer que l'indispensable souhaité.
  • Choisir un maximum d'objets en 15min dont on peut se débarrasser, dans tout l'appartement et sans pitié !
Et de temps en temps :
  • Des défis désencombrement ponctuels avec mon amoureux, par exemple: un objet en moins chaque jour pendant un mois (ce qui signifie aussi qu'un achat ce sont 2 objets qui doivent partir).
  • Consulter la rubrique "Demande" de Freecycle, pour voir s'il n'y a pas des objets auxquels je ne pense pas qui pourraient être utiles à d'autres.


Et si on n'y arrive pas?

Et zou! A la poubelle mon beau bouquet de mariée.
Comme nous le rappelle Marina dans les commentaires, si le lien émotionnel est trop fort, avant de donner/jeter on peut photographier l'objet en question. Comme par exemple... mon bouquet de mariée, parti à la poubelle lors du dernier déménagement.

Nous n'avons pas encore vraiment associer les enfants à ces pratiques. Quoique lors du dernier déménagement, Nelson (2,5 ans à l'époque) et moi avons trié ensemble tous ses dessins. Nous avons gardé et classé ceux qui nous plaisaient, donné certains et jeté ceux qu'il n'aimait pas. Tout cela avec une joie paisible.

Pour aller plus loin, on peut:

  • explorer le concept de simplicité volontaire
  • jouer 15 min une fois par mois (semaine, jour) à se désencombrer
  • organiser une give-box avec ses voisins, à ce propos lire "Installez une Give Box dans votre quartier"
  • participer à des gratiferias: comme celle de Ste Catherine, tous les 4ème samedi du mois, Quai au Bois de Construction 1-11, 1000 Bruxelles, Belgique ou celle de la Place St-Denis à Forest, les 2èmes samedis du mois à partir de 14h



3 commentaires:

Véro a dit…

Ah cet article me parle super fort! Merci! A l' heure de déménager pour moi, je vise un énorme désencombrement,

Marina a dit…

J'ai commencé à désencombrer à la naissance de la grande (il y a 5 ans). Maintenant, les jouets nous envahissent mais je trouve que l'on arrive à gérer tout de même. Je prends en photo ce que je vire, et quand je regarde ces photos, je me dis à chaque fois que j'ai bien fait de sortir cet objet de l'appartement!A 4, nous avons moins d'affaires que lorsque j'étais seule! C'est incroyable le lien émotionnel que nous entretenons avec les objets.Je suis bien contente de m'en dégager petit à petit. quelle libération :-)

Anaïs a dit…

Véro: un déménagement, quelle belle opportunité! Bon tri et bon courage!

Marina: Merci mille fois de me rappeler cet outil! Je l'avais oublié dans la liste. Lors du dernier déménagement j'ai jeté...mon bouquet de mariée! Une petite photo en prime alors. Merci :)

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